Tuto photo – Le flou de mouvement, comment l’éviter sur vos photobooth ?

Qu’est ce qu’un flou de mouvement (flou cinétique) ?

Le terme flou cinétique (ou flou de mouvement) désigne le flou visible sur une photographie ou dans une animation, dû au mouvement rapide du sujet photographié pendant l’enregistrement ou à un long temps de pose.

Il se distingue du flou de bougé, qui est dû à l’instabilité de l’appareil photo pendant la prise de vue, ainsi que du bokeh qui désigne le flou d’arrière-plan utilisé par exemple sur les portraits.

Différence entre un Flou de bougé et un flou de mouvement

Rien de mieux qu’une belle illustration pour exposer la différence :

En photographie, le flou de bougé est le flou produit par le mouvement de l’objectif pendant l’exposition. Il ne doit pas être confondu avec le flou cinétique, lequel est induit par le mouvement du sujet photographié.

Le principe du flou cinétique

En photographie, il existe principalement deux causes à une photo floue : soit parce que la mise au point est incorrecte, soit parce que le sujet photographié ou le photographe a bougé pendant le temps d’exposition. Dans ce dernier cas, et c’est celui qui nous intéresse ici, il s’agit respectivement d’un flou de cinétique et d’un flou de bougé, conséquences d’un temps d’exposition suffisamment long pour que le déplacement s’imprime sur la surface photosensible.
Il est généralement admis que le temps de pose minimal pour une photo nette est de 1/60 s, ceci justement afin d’éviter le flou de mouvement. Plus le temps d’exposition est long, plus le risque d’avoir un flou de mouvement est grand. À cette vitesse déjà, et encore plus en dessous, il devient nécessaire de stabiliser l’appareil à l’aide d’un trépied si possible, ou à défaut, d’une table ou n’importe quel plan horizontal, de prendre un meilleur appui à l’aide d’un arbre ou n’importe quel plan vertical, ou encore dans la mesure du possible, d’utiliser la stabilisation optique de votre objectif ou appareil photo.
exercice photo flou de bougé

Tout ceci est valable quand on veut éviter le flou de mouvement, soit exactement l’inverse de ce que nous recherchons ici. Cela dit, comprendre comment l’éviter vous permet aussi de savoir comment le provoquer. Car oui, si le flou est dérangeant quand il est involontaire, il peut devenir hautement esthétique quand il est maîtrisé.

Monter en vitesse d’obturation

Nous parlons ici d’une solution pour régler le problème de flou non pas dû a un mauvais déclenchement du photographe, mais à un mouvement trop rapide de votre sujet.
Hé oui, un guépard qui joue à chat avec une antilope sauvage en plein soleil de 14h, ça va vite…
Et pour fixer son mouvement il n’y a pas 36 solutions : il va falloir augmenter la vitesse d’obturation ! Oubliez les 1/50s et autres 1/100s à réserver pour votre chat domestique faisant la sieste, et sortez l’artillerie lourde : 1/800s (et plus si affinités) !!

Utilisez une vitesse d’obturation élevée

Le réglage de votre appareil photo qui va avoir le plus d’impact sur le flou de mouvement est celui de la vitesse d’obturation. Ce paramètre définit la durée durant laquelle l’obturateur de l’appareil va s’ouvrir pour exposer le capteur à la lumière et donc à vos différents mouvements. Par conséquent, plus la vitesse d’obturation est rapide, moins le bougé de l’appareil aura d’impact et donc plus vous aurez de chances d’obtenir une image nette, avec un sujet parfaitement figé. Mais alors comment choisir la bonne vitesse pour supprimer le flou cinétique ? Pour ce faire, la solution la plus simple consiste à choisir une vitesse d’obturation dont le dénominateur est au minimum égal à la distance focale de l’objectif utilisé. Par exemple, si vous utilisez un objectif de 50 mm, vous ne devrez pas descendre en dessous de 1/50s pour conserver une image suffisamment nette. Avec un objectif de 200 mm, évitez les images réalisées à moins de 1/200s. À l’inverse, vous devez également faire attention de ne pas utiliser une vitesse excessivement élevée, car cela rendra l’exposition plus contraignante.

Figer ou restituer le mouvement ?

Jouer sur la vitesse vous permet de figer un sujet en mouvement ou de restituer son mouvement à l’aide d’un léger flou. Par exemple, une pose longue permet de capter le mouvement de l’herbe qui oscille au gré du vent ou de l’eau qui s’écoule tandis qu’une pose rapide permet de figer le mouvement d’un coureur ou le vol d’un oiseau.

Voici quelques références utiles :

Pour figer des sujets très rapides comme un oiseau : 1/2000e
Pour figer une Voiture : 1/1000e
Pour figer un Coureur : 1/500e
Pour figer un Enfant qui court : 1/300e
Pour figer un Marcheur : 1/250e
Pour figer un Portrait : à partir de 1/125s et plus
Pour figer un Paysage (sans trépied) : à partir de 1/60s et plus, sinon flou de bougé

À 1/250e, vous obtiendrez un flou si vous photographiez une voiture sur la route. Cela s’appelle «un effet filé». Ce léger flou permet de restituer l’impression de la vitesse et du mouvement du sujet plutôt que de le figer. Ce que vous perdez en netteté, vous le gagnez en émotion. Essayez! À 1/60e, vous aurez un beau filé du vélo de votre enfant alors qu’à 1/4e, vous restituerez le mouvement de la famille en promenade.

Activez la stabilisation d’image

De nombreux appareils photo vous permettent de profiter d’une stabilisation d’image optique (intégrée dans l’objectif) et/ou mécanique (intégrée sur le capteur numérique). Ces systèmes mettent en œuvre des capteurs gyroscopiques pour détecter les mouvements et vibrations de l’appareil et essayer de les compenser de la manière la plus efficace possible. Cela permet de retarder l’apparition du flou de bougé et autorise ainsi la capture de photos à main levée avec des vitesses d’obturation plus lentes. Les performances de la stabilisation d’image peuvent en revanche varier selon le modèle d’objectif ou l’appareil employé. Cette performance est indiquée en IL (indice de lumination). Par exemple, si vous utilisez un objectif de 50 mm équipé d’une stabilisation d’image offrant 2 IL de compensation, votre vitesse d’obturation minimale n’est plus limitée à 1/50s, mais à 1/12s. Avec un objectif de 200 mm et un appareil au capteur stabilisé offrant jusqu’à 5 IL de compensation, vous pourrez photographier à main levée jusqu’à 1/6s sans flou de bougé. En revanche, la stabilisation d’image va uniquement supprimer le flou de bougé de l’appareil, mais pas celui de votre sujet. Si ce dernier se déplace, l’utilisation d’une vitesse d’obturation élevée reste indispensable pour figer ses mouvements.

Pensez à mettre le ‘stabilizer’ sur ON, comme sur l’image ci-dessus.

Augmenter en ISO

Vous photographiez un lièvre en pleine course tôt le matin ou tard le soir quand la lumière est rasante. Tout naturellement, vous suivez notre conseil précédent et augmentez significativement la vitesse d’obturation pour figer son mouvement…CLIC ! Le lièvre est net, certes, mais la photo est sombre, très sombre !! Pourquoi ? Tout simplement parce que le fait d’augmenter la vitesse laisse passer beaucoup moins de lumière sur votre capteur. Optez donc pour une sensibilité ISO plus élevée, et vous pourrez alors bénéficier d’une photo nette et bien exposée, c’est aussi simple que cela !

Utilisez une grande ouverture

La réduction du flou de bougé par l’emploi d’une vitesse d’obturation plus élevée présente l’inconvénient de réduire la quantité de lumière captée par l’appareil photo. Dans des conditions lumineuses difficiles, cela peut alors se traduire par une image sous-exposée. Pour éviter cela, vous pouvez utiliser un objectif doté d’une grande ouverture de f/4 ou f/2,8, par exemple. Bien que ces objectifs soient plus coûteux, ils constituent un excellent investissement pour éviter le flou de bougé lorsque la lumière manque. Pour comprendre leur efficacité, supposons que l’ouverture la plus large de votre objectif actuel soit de f/5,6 et que vous soyez obligé de descendre jusqu’à 1/20s pour obtenir une exposition correcte. Un objectif f/2,8 permettra de capter quatre fois plus de lumière dans les mêmes conditions d’éclairage, conférant ainsi la même exposition avec une vitesse d’obturation de 1/80s. Avec une grande ouverture, il y a donc moins de risques de faire apparaître du flou de bougé.

Voici un récapitulatif des différents conseils qu’il faudra tester et au final appliquer un ensemble de paramètres qui fonctionneront selon les conditions dans lesquelles votre photobooth devra s’exposer. Pour les utilisateurs de miroir photobooth, le dernier paramètre à prendre en considération est la lumière. L’appareil photo est intégré à l’intérieur d’un caisson qui n’est censé laisser pénétrer aucune lumière, ou très peu. Il faudra donc permettre au boîtier de capter suffisamment de lumière. Ce paramètre n’est pas à négliger dans vos réglages, au risque d’avoir des prévisualisations trop sombres sur votre logiciel DSLRBooth par exemple, et rendu noirci. A bon entendeur 🙂